Les ruches, à terme, sont observées à l’aide de capteurs.
Le poids est essentiel pour déterminer l’évolution quantitative de la colonie et des miellées.
La température et l’hygrométrie externe et interne dans la ruche donnent une idée du travail des abeilles pour maintenir une chaleur correcte dans la ruche en fonction de la météorologie.
Le poids est mesuré à l’aide de balances pèse personne dont l’électronique a été modifiée. Ainsi, les 4 capteurs de contrainte sont reliés à un amplificateur HX711 qui lit les différences minimes des résistances internes des capteurs lorsqu’ils sont compressés.
Les données des capteurs sont recueillies par le microprocesseur de marque Espressive ESP32. Il est charger de mettre en forme les données et d’envoyer tous les 1/4 heure une trame de 14 octets via un module radio réglé sur la bande 868Mhz. Le réseau Sigfox accepte, sous réserve d’un abonnement, 140 trames par jour. Les données peuvent être ensuite recueillies sur le site de Sigfox et mises en forme par tout moyen permettant de les interpréter.
Ici par exemple avec Node Red via une page web générée par un Raspberry tournant en permanence sur le réseau de l’auteur de l’article.
Le varroa est un parasite qui, depuis son arrivée d’Asie dans les années 80, a décimé la population des abeilles partout en Europe. De nombreux médicaments ont été mis en place pour aider les apiculteurs mais de nombreuses résistances sont apparues.
Le collectif <ARISTABEE> est un collectif européen d’entraide apicole qui a mis au point un programme de sélection génétique des abeilles naturellement résistantes au varroa. L’idée est de repérer des abeilles naturellement résistantes au varroa, d’assurer la reproduction par insémination instrumentale pour contrôler leur descendance.
En effet, le mode de reproduction naturel des abeilles est incontrôlable car l’accouplement se fait à 50 mètre d’altitude avec la présence de congrégations de mâles forte de plus d’un millier d’individus. L’insémination représente aujourd’hui le seul moyen d’assurer la transmission d’un potentiel génétique.
Pour s’associer au projet <ARISTABEE> , le Hackerlab, stimulé par Adrien Fauck, s’est rapproché de Pascal Boyard président de l’association « Mellifera »(membre du conseil européen des pedigree d’abeille) qui mène pour la partie française le projet de lutte contre le varroa.
Des essaims procurés par la MJC pour servir à la sélection des reinesAdrien insémine une reinePascal BOYARD, notre référent
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Le projet de lutte contre le varroa édition 2022
Dans un premier temps, notre section hackerlab, via le rucher connecté expérimental et grace aux budgets participatifs de l’Ile-de-France, a fourni au début du printemps 2022 une vingtaine de colonies d’abeilles pour le projet. Celles-ci se présentent sous forme de mini ruches d’expérimentation de type Mini-plus.
Dans un second temps, à l’aide de greffage (sélection de reine à naître) et de ruches à mâles sélectionnés (production de mâles ayant un patrimoine génétique intéressant) nous avons, en collaboration avec pascal Boyard, inséminé une vingtaine de reines qui ont été reçues et intégrées au sein de ces ruches d’expérimentation.
Il faut préciser qu’au sein du projet plus de 100 reines ont pu être inséminées et intégrées dans des ruches d’expérimentation.
des ruchettes à la MJCdes mini plus d’élevage
Dans un troisième temps, après avoir recueilli des varroas phorétiques sur nos ruches classiques (les ruches sont entièrement passées au sucre glace, les varroas se détachent des abeilles pour être recueillies par nos soins), nous avons infesté l’ensemble des ruches d’expérimentation. Chacune a reçu plus de 150 varroas.
Enfin dans un quatrième temps, trois semaines après l’infestation de varroa dans les ruchettes, nous avons procédé au comptage de varroas présents dans les larves du couvain des ruches d’expérimentation.
les abeilles sont libérées après tamisage du sucre glacevarroa dispersé sur du sopalinAbeille infestée de varroaComptage du varroa recueilli avec un logiciel automatiqueL’abeille saupoudrée retourne dans la rucheL’abeille saupoudrée retourne dans la rucheTamisage du sucre glace mélangé au varroaImmersion dans du sucre glace des abeilles susceptibles d’être infestéesComptage du varroa sur les larves
L’objectif étant de sélectionner les colonies qui se nettoient naturellement des varroas.
Les colonies qui survivront à l’infestation serviront pour de futures inséminations l’année prochaine et ainsi de suite jusqu’à l’apparition de colonies 100 % résistantes au varroa.
Au final, huit colonies se sont nettoyées entièrement de leur varroa ( on dit qu’elles sont 100 % résistantes au varroa), une vingtaine se sont nettoyées à 50 pourcents, les autres sont mortes ou très faibles et ne passeront pas l’hiver.
Une partie des membres du Hackerlab se sont formés aux différentes techniques apicoles telles que le greffage et l’insémination. Ce projet très technique permet de faire monter en compétence nos membres pour pouvoir, dans l’avenir, faire nous-mêmes les greffages et inséminations au sein de la MLC.
Pascal très fier de sa reine sélectionnée génétiquement et résistante au varroaAdrien très concentré lors d’une phase d’inséminationgeste d’hygiène avant d’ensemencerla pipette de sperme de bourdon injecte la semence sur les appareils reproducteurs de la reinele laboratoire du CETA91apparition de l’appareil reproducteur et dépose d’une dose de semence de 10 à 20 mâlesune reine prête pour l’insémination et endormie artificiellement
L’aventure de tous ces projets rendus possible par <les financements participatifs de la région> est un tremplin pour les membres du Hackerlab qui découvrent les joies de l’apiculture de pointe combinées à celle de l’électronique au sein même de la MLC.
les stages d’électronique pour les adosle smartphone pour observer le poids, la température et l’humidité des ruchesHans expérimente un porte rucheun peu d’art au service des abeillesmicrocontrôleurs programmablesvisualiser la santé de son rucher depuis son domicile
Nous espérons voir de plus en plus de passionnés au sein de notre section pour s’associer à nos multiples projets.
• créer une dynamique écologique avec d’autres structures apicoles de la région. Nous collaborons déjà avec la Maison des Loisirs et de la Culture (MLC) de Cesson / Vert St Denis 77240, proche de 7km de notre association CETA77 implantée à Pringy 77310.
• le centre socioculturel « La Citrouille », forte d’un millier d’adhérents, développe déjà des actions solidaires et environnementales. Elle dispose d’un potentiel énorme pour fédérer beaucoup de monde autour du projet de rucher connecté et expérimental.
• aider les instituts de recherche pour améliorer l’abeille buckfast afin de lutter contrôle parasite varroa. Notre référent apiculteur, Pascal BOYARD, qui pilote la formation de nos membres apiculteurs amateurs est inscrit dans les actions du Centre Études Techniques Apicoles d’Île de France et les action de l’ARISTEA, fondation européenne pour le développement de la recherche apicole.Expérimenter pour l’amélioration de l’espèce d’abeilles buckfast :
• les reines VSH (Varroa Sensitive Hygiène) en relation avec le CETA 91 (Centre d’Études Techniques Apicoles) sont une solution extraordinaire pour lutter contre le varroa qui élimine les colonies.
• la colonie est ensuite capable de ce défaire de ces parasites sans utilisation de produits nocifs extérieurs. Il faut donc élever des reines sélectionnées et les inséminées pour améliorer l’espèce. Ces opérations de hauts niveau seront entreprises au CETA77.
• Ces procédures de sélection demandent une consommation considérable d’essaims.Ils feront l’objet d’expérimentations : infection de l’essaim par le varroa, implantation de reines sélectionnées et inséminées avec le sperme de bourdons tout aussi sélectionnés, comptage des parasites éliminés par la colonie pour évaluer les reines et les mâles les plus aptes à se débarrasser du parasite d’eux mêmes. Ces expérimentations d’une grande valeur pour l’avenir de l’abeille en France, est difficile pour les apiculteurs car le sacrifice de nombreux essaims n’est pas aisé pour des apiculteurs amateurs voire professionnels. Il faut donc fédérer beaucoup d’acteurs pour arriver à des résultats.